Univers musical

EMOTION

La carrière discographique de Bertrand a commencé au début de l’année 1993 et immédiatement les commentaires sur sa musique ont parlé d’une sensibilité particulière, d’émotions et d’un sens mélodique qui justifient des comparaisons avec Vangelis, Enya, Mike Oldfield, etc.

In “Prière”, Loreau’s brand of synth music is very romantic, fanciful, with classical overtones, hints of Roedelius, Roger Eno, Serge Blenner, even a touch of Vangelis. Very nimble, pianistic, vibrant and pretty. Audion ­ GB

Plus de dix ans avant la sortie de son premier disque, Bertrand enregistrait des improvisations dont le style était très influencé par les artistes qu’il avait beaucoup écoutés à la fin des années 70, Klaus Schulze et Tangerine Dream principalement. Depuis quelques années il est revenu parfois au style par lequel il avait commencé son apprentissage des synthétiseurs et la plupart de ceux qui apprécient sa musique retrouvent dans ces musiques « Berlin school » la sensibilité qui caractérise ses compositions mélodiques.

« Nostalgic Steps » est l’ouvrage d’un passionné qui conjugue avec brio la beauté du son et la fibre émotionnelle, pour un résultat aussi touchant qu’intemporel. Philippe Vallin

Ouvert à de nouvelles sensations, avec l’envie de briser les barrière stylistiques et de rendre compatibles des univers musicaux considérés comme différents, Bertrand introduit parfois des techniques proches de celles utilisées dans les musiques électroacoustiques et avant­-gardistes. Bien que ces musiques soient d’un abord a priori plus difficile, les commentaires relèvent encore sa capacité à exprimer sa sensibilité.

La musique, très personnelle de « Souvenir rêvé d’une promenade nocturne », jamais en panne d’idée ou d’inspiration, parle d’elle-­même, se suffit à elle­même. Et l’artiste arrive toujours à créer de la beauté et un imaginaire puissant avec le strict minimum en guise de matière et de matériel. Philippe Vallin

SEULEMENT DE LA MUSIQUE

Pour Bertrand la musique permet de mettre ce qu’on ne peut pas dire avec des mots.

L’art vise à imprimer en nous des sentiments plutôt qu’à les exprimer. (Bergson)

Bertrand nous dit : « Je me souviendrai toute ma vie que j’ai enregistré le morceau « La chaise vide », de l’album Sur le Chemin…, en improvisant. Je n’avais pas à réfléchir, les choses se faisaient automatiquement, dans une spontanéité absolue. Alors comment « expliquer » ce qui doit être perçu comme de l’émotion ? Je ne crois pas qu’on puisse expliquer aux gens comment ils peuvent ressentir une émotion. La seule chose que je demande c’est d’écouter vraiment ce que je fais, sérieusement, concentré, parce que je crois faire des choses qui demandent d’être disponible pour être vraiment appréciées. »

LE MOT DU PSYCHOTHERAPEUTE

Dominique Roux (auteur du livre « Klaus Schulze, un saut dans l’inconnu ») dit :

« Bertrand Loreau n’est pas un compositeur de musique de relaxation. Ses compositions ne s’inscrivent pas dans ce projet mais elles exhalent une atmosphère éminemment apaisante. Au cours de sa discographie, Bertrand a parsemé ses albums de petites pièces musicales pleines d’une suave sérénité communicative …/… elles se différencient des habituelles musiques lénifiantes dites de relaxation par leurs qualités mélodiques et harmoniques, les messages de tendresse et de douceur qui sont la signature de ce créateur. Elles provoquent chez l’auditeur un sentiment de quiétude et de sérénité, conditions sine qua non à la mise en place de l’état de relaxation ».

ET TECHNIQUEMENT ?

2005Au cours de ces 30 dernières années, Bertrand a utilisé de très nombreux synthétiseurs, séquenceurs, ordinateurs, tables de mixage et effets.

Au début des années 80, il fit un usage intensif du synthétiseur Korg MS20 associé au séquenceur analogique SQ10. En 1983, sur le conseil de Jean-Christophe Allier, il acquit le légendaire Polymoog qui devint son instrument préféré pour plusieurs années ; reflet caractéristique, à l’époque, de son intérêt pour la musique de Klaus Schulze.

En 1985, l’arrivée du DX7 décupla la passion pour la recherche sonore de l’artiste nantais. Bertrand créa des sons très personnels sur l’instrument révolutionnaire et se passionna pour la synthèse FM qui lui permit de programmer des timbres parfaitement adaptés à l’orientation plus mélodique que prenait alors sa musique.

Bertrand s’initia à l’informatique musicale à partir du milieu des années 80 ; d’abord avec le CX5M de Yamaha qui fut le premier ordinateur grand public dédié à la musique-­, puis avec l’Atari 1040 STF, l’­ordinateur fabriqué en série avec des ports MIDI sur la carte mère.

Les années 90 furent caractérisées par l’arrivée des échantillonneurs : le Roland S550 fut suivi de l’Akai S3000XL.

Les années 2000

Pas vraiment intéressé par les logiciels de montage de boucles qui se répandaient sur le marché, Bertrand développa très librement, et de plus en plus, une musique de l’essentiel où prime la spontanéité et la mélodie.

Après la sortie de l’album d’Une Rive à l’Autre (2006), Bertrand commença à s’intéresser aux synthétiseurs virtuels. Les Minimoog et autres synthétiseurs logiciels lui permettaient dès lors, tout en accédant à de nouvelles possibilités, de retrouver les sonorités, autant analogiques que numériques, qu’il avait utilisées au début des années 80.

Depuis 2009 Bertrand a surtout développé sa maîtrise des logiciels combinant midi et audio. Les possibilités en matière de montage et de mixage lui ont permis de s’aventurer dans le domaine de l’électroacoustique et de la musique expérimentale. Il a également acquis un piano numérique qu’on entend autant dans ses œuvres mélodiques que dans ses projets plus avant-gardistes.